Tous les médias, observateurs, économistes, y vont de leurs commentaires sur les agences de notation. Il n’y a donc aucune raison, bien sûr (…), que je ne vous livre pas le mien – à l’heure où S&P a dégradé pour la première fois les US, et que l’Europe est menacée, après la crise grecque, d’une rebelote italo-hispano-irlando-portugaise.
Vouloir supprimer les agences de notation me semble être aussi hérétique que les rendre coupables de la crise qui nous touche tous. Le plus amusant, c’est que les utilisateurs des notations, c’est-à-dire les opérateurs de marchés, sont les premiers à critiquer la crédibilité de ces agences. La finance a-t-elle perdu son libre arbitre au point de n’être plus en capacité de « prendre position » en faisant fi de l’avis de tiers, quitte à se tromper?
Certes, les agences sont devenues trop puissantes: c’est un oligopole (3 agences détiennent 90%+ du marché) qui a de surcroît réussit à se donner un caractère institutionnel, en influençant significativement la cote obligataire des pays qui viennent se financer sur les marchés. Bravo à elles.
Plutôt que vouloir rendre l’oligopole monopole en confiant 100% du droit de notation au FMI (absurde selon moi car d’autres agences vont immédiatement être recrées, sinon c’est porter atteinte à la liberté d’entreprendre) quid de renforcer les agences du tier 2, voire, par le jeu de la concurrence, de stimuler un découpage en appartements des agences dominantes?
Certes les agences se trompent, mais quel économiste ne s’est jamais trompé?
Certes les agences n’anticipent pas, mais comment anticiper quoi que ce soit, alors que par définition un marché, selon la formule consacrée, « achète la rumeur et vend la nouvelle »?
Selon moi, le débat des agences de notation est un cas d’école de faux débat économique: si leurs copies étaient à ce point hors sujet, personne ne les écouteraient. Les vrais sujets sont ailleurs, dans la révision des fondamentaux d’un développement économique et social durable. A l’échelle supra-nationale. Et là, ça devient tout à coup beaucoup plus compliqué.
Votre article est très intéressant et je pense qu’il faudrait soit une super agence de notation mondiale ou créer une agence européenne concurrente.
Il faudrait définir leur rôle d’action en les interdisant de noter les états.